2 août 2013

André Malraux – La condition humaine

Posted in 3 hiboux, Challenge ABC 2013, Classique à 21:48 par alivre0uvert

« 21 mars 1927. Minuit et demi. Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire? Frapperait-il au travers? L’angoisse lui tordait l’estomac ; il connaissait sa propre fermeté, mais n’était capable en cet instant que d’y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu’une ombre, et d’où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même – de la chair d’homme. La seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d’électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l’un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie. Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois. Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés ! »

J’ai eu du mal à comprendre tous les tenants et aboutissants du récit et j’ai ressenti régulièrement la sensation d’être perdue… chose qui m’est extrêmement frustrante.

Malraux parle de la mort tout le long et notamment de la mort pour des idées, du terrorisme, déjà…  De ceux qui n’ont plus rien à perdre, même pas leur vie…

Malraux a un style magnifique, très poétique et imagé :

« Il découvrait que le jeu est un suicide sans mort : il lui suffisait de poser là son argent, de regarder cette boule et d’attendre, comme s’il eût attendu après avoir avalé un poison ; poison sans cesse renouvelé, avec l’orgueil de le prendre. »

 « Reconnaitre la liberté d’un autre, c’est lui donner raison contre sa propre souffrance, je le sais d’expérience. »

 « Ce n’était pas le bonheur, c’était quelque chose de primitif qui s’accordait aux ténèbres et faisant monter en lui une chaleur qui finissait dans une étreinte immobile, comme d’une joue contre une joue – la seule chose en lui qui fut aussi forte que la mort »

  15/20

 

 

 

8 commentaires »

  1. Alison Mossharty said,

    Je connais de Malraux que ces discours politiques ou sa vie mais très peu son oeuvre (y’a des gens comme ça !). Ton article me donne envie de me pencher un peu plus sur ses livres (surtout les extraits, ils sont très bien écrits et très justes aussi )

    • alivre0uvert said,

      Et moi je ne le connaissais que de nom mais pour sa vie et ses discours politiques, je n’y connais absolument rien! J’ai lu un peu l’article wiki (pas entièrement) et j’ai envie d’approfondir son militantisme antifasciste :p

      Oui il écrit vraiment superbement bien, rien que pour ça, ça vaut la peine de le lire.

  2. wolfsrain said,

    Je connais Malraux de nom seulement, je n’ai jamais lu ses textes.. mais bon, j’iame bien les extraits que tu as partagés. Je ne sais pas si je lirai le livre, on verra bien. ^^

    • alivre0uvert said,

      Rien que pour son style magnifique, ça en vaut la peine, mais c’est vrai que j’ai eu du mal à suivre.

  3. bouchondesbois said,

    Comme Alison et Wolfsrain, je ne connais Malraux que de nom. Et je ne sais pas trop si je me laisserais tenter pour l’un de ses textes : celui que tu nous présentes à l’air d’être assez peu aisé à lire !

    • alivre0uvert said,

      En tout cas, moi j’ai eu du mal, mais parce que je me perdais régulièrement dans le récit. Peut-être que tu auras moins difficile que moi 😉

  4. maghily said,

    Ca fait longtemps que j’aimerais lire ce livre mais j’avoue qu’il me fait un peu peur par sa réputation d’être assez opaque. J’attends donc de mûrir encore un peu, histoire de réellement en profiter ! 😉

    • alivre0uvert said,

      Oui je comprends tout à fait que tu en aies peur, il est effectivement ardu et je ne pense pas que ce soit le genre de livre à lire dans les transports en communs. De toute façon, il ne faut jamais se forcer à lire un livre, c’est partir d’avance sur un échec. J’ai réussi à le terminer mais je pense que je le relirais un jour, vu que comme je l’ai dit dans mon article, j’ai l’impression d’être passée à côté de trop de choses 😦


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